Naissance Monsieur le Doyen Cornet acheta en 1883 une modeste parcelle où il édifia un patronage pour les garçons. Rue Faidherbe, on construisit un petit immeuble d’un seul étage. Derrière lui, en haut de la plus petite de nos cours de récréation de maintenant, on édifia un bâtiment sans étage, alors salle de jeux et de gymnastique.Ce fut le BERCEAU DE ST VAAST.
En 1887 il devient un pensionnat chrétien, Il accueillit 30 élèves, répartis de la 6e à la 9e.
La guerre 1914-1918
Saint Vaast est alors réquisitionné par l’intendance militaire pour accueillir les soldats montant vers le front, puis devient un hôpital pour les blessés anglais et hindous. Les enfants quant à eux, occupent l’aile de la rue Ponnelle. Mais la vie à Béthune devient impossible sous les bombardements et c’est pourquoi, le 15 octobre 1916, une péniche quitte le quai fluvial en direction d’Aire-sur-la-Lys avec toute la « fortune » du collège.
Une ville en ruines
L’Institution St-Vaast avait beau n’être plus qu’une brèche avec ses murs troués, ses toits effondrés, ses portes et ses fenêtres disparues, ses cours labourées. Mais c’était elle, debout, et son gracieux clocher, dominant les lamentables ruines de la cité martyre, se dressait vers le ciel…
On était en janvier 1919. La maison mutilée accueillit rudement ses enfants et chacun se mit à l’œuvre. On repéra les coins les moins délabrés que l’on garnit de papier huilé et de carton bitumé. Monsieur le Supérieur, un marteau à la main donnait l’exemple d’une activité infatigable. L’hiver pinçait sans vergogne. Le ravitaillement était régulier. Malgré tout chacun était content. On était « chez soi » !
L’incendie (26-27 février 1936)
Les élèves se sont couchés comme d’habitude à 20 h. ils dorment profondément. Et pourtant, au 1e étage du bâtiment central, un garçon se lève doucement, s’habille à tâtons et gagne la porte dans l’obscurité. Que fait-il donc ? C’est un « nouveau ». Il n’en est qu’à sa 2e nuit au collège. Veut-il fuir une maison qu’il n’a pas eu le temps de connaître ? Il ne semble pas, puisqu’il se dirige vers l’étude qui se trouve au rez-de-chaussée. Ce n’est pourtant pas le moment d’apprendre des leçons ou de finir un devoir… Serait-il un somnambule qui va regagner son lit et demain ne se souvenir de rien ? Mais voici qu’il fouille dans la caisse à papiers, en fait un tas au beau milieu de l’étude sur le vieux plancher…
Mais que se passe-t-il ? Il est fou ! Le voici qui craque une allumette et met le feu aux papiers… Après un coup d’œil satisfait sur son travail, il quitte l’étude tranquillement, remonte au dortoir et se recouche tout habillé.
Monsieur l’abbé Petit, l’économe, au rez-de-chaussée tout près de là, vient à peine de se coucher. Soudain, il sursaute. Pourquoi ces cris dans la rue ? « St Vaast, réveillez-vous ! St Vaast, vous brûlez ! … » l’étude est en feu , l’évacuation des lieux est ordonné.Le matin, à 7 heures, Monsieur le Supérieur célèbre une messe d’action de grâces. Il n’y a pas eu de victimes ! La maison est détruite aux 2/3.
Les années de guerre (1939-1945)
Pour St Vaast, comme pour toute la France, c’est » la drôle de guerre « . Aucun évènement marquant jusqu’en mai 1940, où notre institution se transforme alors en hôpital militaire français.
Août 1941, les premiers soldats allemands occupent St Vaast, la scolarité de nos élèves se poursuit malgré tout, mais la cohabitation n’est pas toujours facile. Avril 44, les bombardements s’intensifient sur la région, les élèves sont regroupés dans les communes avoisinantes.
Au matin du 1er septembre, Monsieur le Supérieur se rendant à la chapelle, s’aperçoit avec émotion, que les allemands sont partis durant la nuit. St Vaast est libre après plus de 4 ans d’occupation.
Restent à panser les blessures. Menuisiers et plombiers s’activent pour que le 16 octobre, soit la première rentrée d’après-guerre.
La nouvelle ère commençait. Cette fois encore, St Vaast avait tenu.